La société Meuse Condroz Logement a soufflé ses 101 bougies

La société Meuse Condroz Logement a soufflé ses 101 bougies
Pour fêter son centenaire avec ses locataires, la société Meuse Condroz Logement a programmé divers événements dans les quartiers où elle est présente. Une cérémonie officielle a, en outre, été organisée en son siège de la rue d’Amérique, à Huy, en présence du ministre wallon du logement.

La société Meuse Condroz Logement occupe 43 travailleurs et assure la gestion de près de 2.000 logements dans 14 communes de la région hutoise: Amay, Burdinne, Clavier, Engis, Héron, Huy, Marchin, Modave, Nandrin, Saint-Georges-sur-Meuse, Tinlot, Verlaine, Villers-le-Bouillet et Wanze.

Créée en 1921, Meuse Condroz Logement (MCL) est l’une des 64 sociétés de logement de service public que compte la Wallonie.

Au 19e siècle, le logement populaire décent était pratiquement inexistant. L’industrialisation naissante draine alors une abondante main d’œuvre vers les fabriques et les mines. Les familles cherchant à se loger s'entassent dans des habitations de fortune.

La précarité et l'indécence du logement seront, entre autres questions, à l’origine des émeutes ouvrières de 1886. Une des commissions d'enquête créées à la suite des soulèvements prend la revendication au sérieux et soutient la nécessité de favoriser l'accès du monde du travail à la propriété ou à la location de logements dignes.

De nouvelles lois augurent des politiques de logement social en Belgique, centrées sur la construction de maisons ouvrières. En 1912, une commission d'enquête préconise de créer une société nationale pourvoyant aux besoins en logements pour les personnes à faibles revenus.

À l’issue du conflit de 1914-1918, les destructions de guerre et l'arrêt total des constructions pendant 4 ans laissent un profond déficit de 200.000 logements.

En 1919, la loi instituant la Société Nationale des Habitations et Logements à Bon Marché est votée. Celle-ci reçoit mission, via des sociétés locales ou régionales, de construire des logements sociaux à bon marché et de les mettre en location à des personnes peu aisées.

Dès ce moment, l'intervention publique dans le domaine du logement social est un fait acquis. Une politique du logement démarre et des sociétés locales, généralement coopératives, se créent pour la concrétiser.

En octobre 1920, les premières réunions sont organisées en vue de la création d’une société de logements à Huy.

Le coût des habitations de l’époque est estimé entre 15.000 et 20.000 francs, avec un loyer ne pouvant dépasser 600 francs l’an. Les industriels contribuant au capital peuvent réserver des logements pour leur personnel.

Les sucreries de Wanze, les papeteries Godin de Huy, les fonderies Porta de Huy, les établissements Arthur Martin de Huy, ainsi que les ateliers et fonderies Moussiaux & Frères, de Huy également, s’associent à la création d’une société régionale d’habitations à bon marché, avec des parts sociales de 500 francs.

En avril 1921, l’acte de constitution de la «Société coopérative des habitations à bon marché de la région de Huy» est signé par les entrepreneurs partenaires, l’État belge, la Province de Liège, la ville de Huy ou encore la commune de Wanze.

Les premiers logements sont créés en 1923, dans les rues de la Motte et Ernest Malvoz, à Huy.

Entre 1920 et 1930, les maisons initialement prévues pour la location sont rapidement réorientées vers la vente. Juste avant le deuxième conflit mondial, le quartier Saint-Hilaire est mis en location.

La guerre et l’après-guerre retardent les projets et il faut attendre la fin des années 1940 pour voir sortir de terre des nouveaux logements à Amay, dans les rues des Sorbiers, des Acacias et de l’Écluse.

Dans les années 1950, plusieurs nouveaux quartiers voient le jour: la cité Émile Vierset à Huy, les rues de la Bergère, Auguste Tulliez et des Wallons à Wanze, ainsi que le quartier des Fagnes à Engis.

Les années 1960 et 1970 sont la période la plus importante de construction de logements à Huy, Wanze, Amay, Villers-le-Bouillet, Marchin et Engis.

De 1980 à 1991, la crise des finances publiques et la reprise de la dette du logement social ralentissent l’activité.

Dans les années 1990, la Région wallonne développe de nouveaux programmes d’investissements, en rénovation et en construction. Et en 1998, une réforme majeure est adoptée par le biais d’un nouveau code et l’ancrage communal du logement.

Une importante restructuration des sociétés wallonnes est opérée en 2002 avec des fusions et des cessions de patrimoine. Cette année-là, le nombre de sociétés publiques de logement est passé de 105 à 64.

En 2003, le Gouvernement wallon consacre un investissement de plus d’un milliard d’euros à la remise à niveau d’une grande partie du parc locatif social. Pour Meuse Condroz Logement, cela représente un millier de logements.

Depuis lors, d’autres financements ont permis la rénovation de logements introduisant la notion de meilleure performance énergétique des bâtiments.

Les derniers plans d’investissement des sociétés de logement de service public (SLSP) ont été approuvés en avril 2021. Pour MCL, cela représente 461 logements à rénover, pour un subside régional total de plus de 16 millions d’euros.

Plus récemment, dans le cadre de deux appels lancés par la Wallonie pour la création de logements, trois projets ont été soumis par MCL, portant sur la construction de 20 logements à la rue Aux Vieux Floricots à Tihange, 14 à la rue de Huy à Marchin et 10 à la rue Aux Champs à Clavier.

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