Plan de rénovation du logement public wallon : 1,2 milliard d’euros d’investissement en quatre ans

La Wallonie va investir 1,2 milliard d’euros (883 mios de subventions régionales), d’ici à 2024, pour renforcer la salubrité et améliorer la performance énergétique de 25 000 logements sociaux. Un investissement massif et direct dans le mieux‑être social, la transition environnementale et la relance économique.

La Wallonie va investir 1,2 milliard d’euros (883 mios de subventions régionales), d’ici à 2024, pour renforcer la salubrité et améliorer la performance énergétique de 25 000 logements sociaux. Un investissement massif et direct dans le mieux‑être social, la transition environnementale et la relance économique.

Sur la proposition du ministre du logement, Pierre-Yves Dermagne, le Gouvernement wallon a adopté, en première lecture, son grand plan de rénovation du logement public. Grâce à lui, 1,2 milliard d’euros vont être investis, en quatre ans, pour assurer la salubrité, la sécurité et la performance énergétique de 25 000 logements du parc public wallon.

La déclaration de politique régionale prévoit la rénovation de 55 000 logements à l’horizon de 2030. En portant sur 25 000 logements, le plan présenté ce jeudi permettra d’atteindre 45 % de cet objectif dès la fin de la législature. Il sera financé à 75 % par la Région et à 25 % par les sociétés de logement de service public, sur la base d’un prêt à taux zéro contracté par la Région (qui assume la charge d’intérêt). 

Sur les quelque 101 780 logements cadastrés gérés par 63 sociétés publiques wallonnes, 80 % ont été construits entre 1950 et 1990. Ils présentent donc des performances énergétiques d’une autre époque. 17 % du parc ont été rénovés ou sont en cours de rénovation énergétique. Pour le reste, seuls 12 % des logements non rénovés disposent d’un label énergétique A+, A ou B. L’objectif du plan est d’amener l’ensemble du parc au minimum au label B intermédiaire d’ici à 2030. Cela signifie que les logements doivent présenter de faibles besoins en chaleur, de bonnes performances dans les installations de chauffage et d’eau chaude sanitaire et un système de ventilation complet.

Ce faisant, le Gouvernement wallon choisit d’investir massivement dans le bien-être social des locataires, la relance de l’économie régionale et la transition climatique.

  • Un investissement social dans le bien-être des locataires

Avec un investissement moyen de 46 700 euros par logement, les travaux effectués vont entraîner des bénéfices immédiatement perceptibles en termes de salubrité et de confort mais aussi d’économie sur la facture énergétique qui est un poste de dépense très important dans le budget des ménages moins aisés.

L’opération sur les briques sera, en outre, assortie d’un accompagnement humain des locataires, assuré par la Société wallonne du logement et chaque SLSP, à la fois en amont, pour annoncer les travaux et faciliter l’acceptation des désagréments temporaires qu’ils engendrent, et en aval, pour préparer aux changements dans la manière d’habiter le logement rénové. Il s’agit, en fait, de sensibiliser les locataires à la gestion responsable des consommations énergétiques dans leur nouvel environnement.

  • Un investissement dans la relance économique de la Wallonie

Un tel plan d’investissement structurel, durable et phasé dans le temps est, par ailleurs, une réponse d’envergure à la crise économique et sociale qui va hélas prolonger la crise sanitaire que nous avons connue. Ce sont ainsi 1,2 milliard d’euros d’opportunités qui vont être offertes, en quatre ans, à nos entreprises dans un secteur à haute intensité en main-d’œuvre et où la Wallonie un véritable savoir-faire à valoriser.

Le Gouvernement wallon aide concrètement nos entreprises à saisir ces opportunités non seulement par l’ampleur des budgets mobilisés mais aussi par leur phasage pluriannuel annoncé. Les investissements seront, en effet, de l’ordre de 225 millions d’euros par an, de 2021 à 2024, ce qui assure la prévisibilité demandée par les entreprises et étale les travaux dans le temps, pour permettre aux entreprises de répondre à la demande et ne pas saturer le marché, avec les hausses de prix que cela engendre.

  • Un investissement dans la transition climatique

Au-delà du renforcement de la salubrité et de la sécurité, considéré comme un préalable, l’essentiel des investissements portera sur des travaux économiseurs d’énergie, par essence bénéfiques au climat. 88 % du parc public non rénové présente aujourd’hui un label entre C et G (dont 39 % entre F et G). Le plan fera en sorte que la totalité passe au minimum au label B intermédiaire d’ici à 2030 ; sans entraver une évolution ultérieure vers le label A+. Le Gouvernement choisit donc de mettre l’accent sur des investissements dans la transition climatique qui, s’ils ne sont pas consentis aujourd’hui, coûteront de 6 à 10 fois plus demain. Ces travaux s’inscriront également dans le cadre d’une réflexion sur la durabilité des matériaux et des techniques.

Au-delà de son impact climatique, cette modernisation énergétique d’une ampleur sans précédent contribuera à réduire les émissions de polluants dans l’air, avec des gains (humains et financiers) en termes de santé publique.

  • Un investissement sous le signe de la simplification, de la responsabilisation et de la rapidité

L’objectif est d’avancer rapidement dans des dossiers qui, par nature, prennent du temps. Tout sera donc fait pour réduire au maximum la durée des procédures, via leur dématérialisation, une collaboration renforcée entre les acteurs du processus immobilier et un recours aux centrales d’achat qui, pour les sociétés, sont synonymes de gain de temps, de diminution des risques juridiques et d’économies d’échelle.

L’opération sera également placée sous le signe de la responsabilisation des acteurs. L’approche « par projet » qui prévalait jusqu’ici sera remplacée par une approche « par société », avec l’introduction d’un droit de tirage. L’enveloppe globale sera ainsi répartie entre les SLSP sur la base d’un critère objectif connu : l’état du parc. Chaque SLSP recevra ainsi une part de l’enveloppe selon les besoins éligibles, soit une rénovation profonde pour mettre aux normes de salubrité-sécurité et améliorer les performances énergétiques, couplée à de l’accompagnement social. Cela signifie que, moyennant le respect de ces balises, le ministre ne sera plus juge de l’opportunité des choix posés sur le terrain et que les sociétés seront responsables de leurs projets et de leurs priorités.

En termes de calendrier, après l’adoption définitive du plan par le Gouvernement, dans la foulée de la concertation avec le secteur, les SLSP devront remettre leurs plans d’investissement dans un délai de six mois au maximum. Des procédures allégées, un accompagnement continu par la SWL et des sanctions possibles en cas de non-respect des délais devraient ensuite garantir un début effectif des premiers travaux dès 2021.

Pour le ministre du logement : « Dans les toutes prochaines années, 25 000 familles à faibles ou moyens revenus vivront mieux grâce aux investissements régionaux consentis dans leur logement mais aussi dans la transition climatique et la reprise économique et de l’emploi. C’est le parfait exemple de la politique de relance aux bénéfices partagés que le Gouvernement wallon veut mener pour assurer durablement le bien-être de tous, par‑delà la crise ». Pierre-Yves Dermagne déclare également : « Je me réjouis de pouvoir étendre à ce nouveau domaine le principe du droit de tirage qui responsabilise les opérateurs de terrain, leur offre de la souplesse et garantit la réalisation accélérée de projets répondant précisément aux besoins prioritaires des Wallonnes et des Wallons ».

 

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